vendredi, avril 08, 2005

Ao Nang, le 6 avril

Mercredi 6 Avril – Ao Nang et Krabi

Journée de repos. Elle n'est pas superflue, ni pour le corps, ni pour l'esprit. Nous faisons quelques pas dans Ao Nang. Ao Nang est un tout petit village balnéaire. Les dégâts physiques ont été vites effacés à Ao Nang. A peine voit-on encore quelques blocs du muret qui bordait la promenade le long de la plage, muret déjà reconstruit.

D'Ao Nang partent habituellement en noria des longtails (bateaux traditionnels) pour des îlots inhabités faits de ces hauts rochers massifs typiques de la région, au pied desquels de minuscules plages de sable blanc offrent un décor idyllique. Aujourd'hui, ces bâteaux sont alignés par dizaines sur la plage, en attente des quelques touristes qui déambulent sur le bord de mer. A peu près 30 % du chiffre habituel, nous a dit Oho.

Les pilotes de ces bateaux tout comme des nombreux touk-touks (minis taxis constitués d'une mobylette à laquelle est associée une carriole), les commerçants de magasins où l'on réalise un costume à vos mesures en quelques heures, proposent leur service, sans agressivité, sans illusion non plus. Dans les hôtels, des remises de 30 à 50 % sont facilement consenties. Il est vrai de dire que c'est la fin de la saison. Mais voilà, il n'y a pas eu de saison pour permettre de tenir financièrement jusqu'à novembre prochain.

Combien d'emplois ont été perdus dans toute la région ? Pour Koh Phi Phi seule, le chiffre est de trois mille…

Retour à Krabi pour dîner au Grand Bleu. Angelo (Phi-Phi-Relève-Toi) nous rejoint. Angelo rêve à la façon dont on pourrait rebâtir Koh Phi Phi, dans le respect des gens et de la nature. Il faudrait commencer par reloger hors de l'île et donner un revenu à tous (en fonction des revenus antérieurs), puis tout détruire – y compris ce qui est encore debout – pour commencer par réaliser une vraie infrastructure (réseau électrique par câbles sous marins et non par groupes électrogènes bruyants au kW hors de prix, égouts, traitement des eaux), ceci avec un souci écologique constant. Ensuite, repenser les constructions et les zones constructibles. Faire du beau (ce qui ne veut pas forcément dire du cher). "Rêve pas", dit Henri.

Il y a sur l'île quatre gros propriétaires, qui, outre leurs propres hôtels, louaient des surfaces les plus réduites possibles au plus grand nombre possible de gens. L'appât du gain immédiat a toujours guidé leurs projets. Ce sont eux qui font aujourd'hui pression sur leurs anciens locataires pour qu'ils redémarrent au plus vite une activité. Les loyers ont certes été réduits de moitié, mais ils restent exhorbitants pour le peu de chiffre d'affaires espéré.

Angelo aborde aussi le sujet de la non présence sur Koh Phi Phi (du moins n'est-elle nulle part visible) des grandes organisations humanitaires. Pourtant, dit-il, leur aide, leur expérience, et leur argent seraient si utiles à des petites organisations comme les nôtres, tout comme notre expérience du terrain et notre connaissance des gens leurs seraient utiles. S'il y a eu des "missions d'études" sur l'île, aucune n'a pris contact ni avec Muniti Aree, ni avec Phi-Phi-Relève-Toi.

Selon Henri, l'argent est bloqué dans l'attente de la réalisation de "grands projets". Les micro-réalisations dont les gens ont aujourd'hui besoin, ils ne savent pas faire…Ce que confirme un article du Bangkok Poste de ce jour, que vous découvrirez prochainement en Anglais sur le Blog accompagné d'une traduction des extraits les plus significatifs.



Hélène

Aucun commentaire: