dimanche, avril 24, 2005

Plein de mises à jour sur le site !

Après une semaine de vacances, les affaires reprennent :o)

J'ai un peu rattrapé mon retard, et j'ai rajouté plein de trucs sur le site dans les rubriques Emplois, Micro-crédits, Parrainages, Comptes, Photos, Aides...

Allez-y voir si ça vous chante !

L'horloge de Koh Phi Phi sur ce blog est réparée et donne maintenant l'heure juste y compris sur Internet Explorer !

Je vous encourage par ailleurs à utiliser les forums sans modération(les commentaires, opinions, encouragements, critiques sont appréciés de tous ceux qui s'intéressent à nos actions, pas besoin d'avoir quelque chose d'important à dire, il suffit de faire un petit coucou :o).

Vous avez aussi la possibilité de laisser des commentaires sur ce blog, en cliquant sur le mot "commentaires" puis sur "post a comment"...

Vous avez aussi toujours le droit de ne rien dire :oD

A bientôt

Pascal

La fête du hand à Vélizy le 16 avril

Bonjour tout l'monde,

EXTRAORDINAIRE ! Cet après-midi à Vélizy a été fabuleux. Mon ressenti est sûrement plus accentué que certaines personnes puisque j'étais doublement impliquée dans cet événement par le fait que je suis membre de L'EQUIPE solidarité et du club de hand de Vélizy, mais ce fut une demie-journée fabuleuse, riche en émotion, en sensations très fortes, en efforts physiques, etc... Je ressors de ce samedi, complètement rincée, vidée, épuisée, mais tellement heureuse et satisfaite !


Et elle est où, Zaza ???

Tout s'est merveilleusement bien passé, malgré le retard d'Olivier Girault (cela a suscité beaucoup d'inquiétude - moi la première ! - chez nos jeunes qui l'attendaient avec impatience). Grâce à Laurent Moisset, Olivier Girault nous a honoré de sa présence et il a parfaitement bien joué son rôle en se prêtant très volontiers aux séances de dédicaces, de photos, de signature du "Livre d'or" de L'EQUIPE solidarité et pour la remise de la coupe au HBCV offerte par notre association.


Le capitaine de l'Equipe (Solidarité) de France de Hand

Le public de Vélizy était là ! Je vous l'avais prédit et à ma grande satisfaction, il a été nombreux. Quant au public de L'EQUIPE il était inexistant !

Mais grâce à la mobilisation :

¤ du team de L'EQUIPE solidarité composé de Thierry Agricole, Yann Céleste, Anouk Corge, Kevin Creel, Michel Delbort, Laurent Délicato, Thierry Dengerma, Victor Destruel, Christophe Devodder, Michaël Evrard, Robert Labau (qui a impressionné + d'un joueur du HBCV !!!!), Christophe Lefebvre, Claude Maignan, Nathalie Sanchez, Didier Vuillin et moi-même (Philippe Bouin absent excusé pour cause de déplacement professionnel à Monte-Carlo, Patrick Leroux et Sam Primaut de chez ASO absents excusés pour cause de maladie) contre le HBCV dont le résultat du match est de 24 à 21 pour L'EQUIPE solidarité ;

¤ de nos supers vendeuses, Christine Fernandez, Taya Laruelle et Gisèle Poret aidée d'une de mes amies, nous avons réalisé une vente de t-shirts dont les bénéfices s'élèvent à ...... 1105.00 euros !

¤ de nos serveurs à la buvette, Gérard Laruelle et Alexandra Blasquiz (amie d'André Dubrocq, SR à France Foot), aidés des membres du club de hand, nous avons récolté la somme de .... 298.50 euros !

¤ du HBCV qui a organisé une tombola dont la recette de .... 84.00 euros a été reversée en totalité à L'EQUIPE solidarité !

Cet après-midi a donc été ponctué par la visite de Joël Loison, maire de Vélizy (qui a remis les trophées aux équipes des jeunes de - de 12 ans, - de 14 ans et - de 16 ans et qui a accepté avec enthousiame de remettre le cadeau d'anniversaire à notre petite Léa âgée de 7 ans ce samedi 16 avril), de rires, de pleurs liés à l'émotion (moi oui oui j'ai craqué à la fin .... et je prie tout l'monde de bien vouloir me pardonner, mais il fallait que ça sorte !) et d'épreuves sportives où on s'est bien fendu la poire !

Les enfants étaient tous joyeux ; ils se sont éclatés et ont donné tout ce qu'ils pouvaient. Sacrée partie de rigolade lors des matches Parents - Enfants et ce malgré la défaite des - de 12 ans face à leurs parents par un score de 12 à 10 ; quant aux - de 14 ans, ils l'ont emporté par un score de 15 à 11 ! (il faut quand même préciser que les arbitres ont été plus que généreux avec les enfants....)

Quant au un match de Championnat des - de 18 ans opposant Vélizy à Maurepas, le résultat a été à l'avantage de Vélizy : 26 à 18. Et pour terminer, la rencontre amicale des seniors hommes Vélizy contre Châtenay-Malabry s'est terminée par un 21 à 24 pour Châtenay.

Beaucoup souffriront sûrement de courbatures mais il n'y a pas eu de blessé(e)s graves, juste des petits bobos ! J'ai sûrement omis de vous raconter des choses. Et quoi que vous en pensiez, pour moi cette journée restera à jamais gravée dans mon coeur et dans ma tête. Que du bonheur ! Je suis tellement heureuse et émue que les mots me manquent.

MERCI. MERCI A TOUT LE MONDE : les joueurs du HBCV et de L'EQUIPE solidarité, les personnes bénévoles derrière le comptoir de la buvette et le stand de vente de t-shirts, à tous les membres du club de hand qui ont aidé à l'organisation (et ils sont nombreux !!!!), à certaines personnes au journal qui ont sacrément bossé aussi pour permettre à cette manifestation d'avoir lieu (et qui hélàs ne pouvaient être présentes samedi), à Olivier Girault pour avoir été là, aux dirigeants de la ville de Vélizy, à la société "Créations Sportives Françaises" qui nous a offert la coupe... Grâce à eux cette demie-journée a été un grand moment de SOLIDARITE.

Grosses bises. Waï.

Isabelle DENGERMA



(Le compte-rendu dans Le Parisien)

N'oubliez pas le vide-grenier de l'Equipe Solidarité le 14 mai


Le 14 mai sur le parking du journal "L'Equipe" à Issy les Moulineaux.
C'est bien sûr ouvert à tous, et pas seulement aux gens de l'Equipe...
Vous pouvez participer en vidant votre grenier (...toutes les recettes sont destinées aux victimes du tsunami) et bien entendu en venant nombreux faire vos emplettes !

A vos baskets !...

Encore une action en faveur de l'association "Pour Aree"...

Si vous vous trouvez dans la région de Grasse/Cannes le 22 mai prochain, vous êtes invités

- soit à participer à la course organisée dans les parages du beau village de Spéracèdes, 1 Euro par coureur engagé étant reversé à notre association,

- soit à venir encourager les coureurs tout en profitant du magnifique paysage que la course traversera.

Le village de Spéracèdes est situé à 7 km de Grasse et à 25 km de Cannes.

Vous trouverez plus d'informations dans le document joint en annexe.

Un grand merci

Hélène



Article 1 : Course ouverte aux athlètes licenciés et non-licenciés. Licence obligatoire ou certificat médical de – 1 An pour les non-Licenciés (en l’absence de ces derniers le dossard ne pourra vous être délivré).

Article 2 : Départ à 09h30 à Speracedes, au niveau de la salle des fêtes.

Article 3 : Classement scratch Hommes / Femmes. Coupes aux 3 premiers Hommes et Femmes. Récompenses aux premiers des catégories suivantes :

Junior, Espoir, Senior, Vétérans (Hommes , Femmes) . Un tee-shirt sera offert à chaque arrivant.

Article 4 : Le droit d’engagement est fixé à 7 €uros, dont 1€ sera versé à l’association « Une nouvelle vie pour Maelye »et 1€ sera versé à l’association « Pour AREE », pour les victimes du tsunami.

Article 5 : Pour être classé, les athlètes doivent afficher clairement, durant la Course le dossard sur l’avant de leur maillot.

Article 6 : Les inscriptions sont à renvoyer à :

RUNNING 06

Mr Gérard Lopez

52 Chemin de Picourenc

06 530 Peymeinade

Les inscriptions sur place commenceront à 08h00 le jour de la course et seront clôturées à 09h00.

Inscriptions par téléphone au : 06.10.92.51.96,

Et par e-mail à : julien.becque@wanadoo.fr

Article 7 : Assurance : La responsabilité civile des organisateurs est couverte par une police souscrite auprès d’un assureur. Les licenciés FFA bénéficient des garanties accordées liés à leur licence. Il incombe aux autres participants de s’assurer personnellement.

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BULLETIN D’INSCRIPTION

Nom : ………………………………………. Prénom : ……………………………

Date de Naissance : …………………………. Sexe : Féminin - Masculin

Si licencié numéro de Licence : ……………………

Club : ……………………. Catégorie : ……

Si non-licencié : Catégorie : ……

Je soussigné(e), déclare avoir en ma possession un certificat de non contre-indication à la Pratique de la course sur route, datant de moins d’un an.

Je m’engage à le remettre aux organisateurs lors du retrait du dossard.

Signature

mercredi, avril 20, 2005

Krabi le 19 avril

Krabi le 19 avril

A toutes et à tous

La date du retour approche, et j’ai pensé qu’il était l’heure de vous faire le point des actions de la fondation, de ses orientations. Vous trouverez bientôt sur le site www.pour-aree.com le bilan financier mensuel, ainsi que, pour ceux qui ne le connaissent pas encore, de multiples informations et photos, notamment sur le blog situé en bas de page.
Sur le plan des bonnes nouvelles : la maison du personnel du Jungle de Krabi est terminée, avec la construction de deux toilettes et d’une salle de douche, et l’installation de l’électricité. Ce poste de dépenses disparaîtra donc.
Nous avons commencé à financer, parfois en association avec l’association d’Angelo, le retour à l’activité sur Krabi de personnes du camp de Nog Kok. Un moto taxi, un bûcheron, un atelier de couture, un autre de batik pour les enfants qui connaît un succès formidable (plus de vingt gosses), ont ainsi démarré.
Nous sommes en pleine phase d’études de micro crédit pour quatre autres entrepreneurs. A terme, nous espérons financer ainsi une trentaine d’emploi. Avec le retour de Hoho, le permanent de la fondation, qui fait un boulot formidable, les dossiers avancent vite. Ce qui crée une dynamique à l’intérieur du camp. Ainsi nous allons financer la création d’une échoppe de ventes de plats cuisinés, tenue en commun par cinq femmes du camp.
Lorna, la compagne écossaise de Hoho, est de retour aussi après son intervention chirurgicale. Je l’ai sollicité pour s’occuper du dossier enfants, qui risque de grossir assez vite, puisque nous avons décidé de nous lancer dans le parrainage et qu’une famille très durement éprouvée a décidé de mener des actions dans ce secteur par l’intermédiaire de la fondation. Dés que les modalités de ce parrainage auront été approuvées par vos différentes associations, les six dossiers que nous avons enregistrés seront proposés. L’age des filleuls va de trois mois et demi à 15 ans, et malheureusement, ils seront rejoints par d’autres.
Grâce a votre soutien, la situation financière de la fondation est extrêmement saine. Nous gardons un important trésor de guerre en attendant la décision des autorités en ce qui concerne le plan d’urbanisme de Koh Phi Phi. Rien n’a encore été entériné, et nous aurons besoin à ce moment là de disposer de ressources assez importantes.
En attendant, il est possible que nous ayons encore à financer des aides d’urgence, mais dans des proportions moindres que les premiers mois.
Sur le plan personnel, entouré de ma grande famille, je vais aussi bien que possible. Avec Hen ma belle sœur, nous avons même évoqué pour la première fois la réouverture du Grand Bleu de Phi Phi, dans un horizon de six mois. Je me sens accompagné sur ce long chemin par tout votre soutien. Merci de nous aider à re vivre, à reconstruire.
Je vous Wai et vous embrasse.

Henri

vendredi, avril 15, 2005

La boutique BATIK est ouverte !


Pi Chao et les artistes

L’atelier batik du camp de Nong Kok connaît un succès foudroyant. Pi Tchao, le DJ du Jungle Bar, qui a fait du batik pendant dix ans s’est transformé en professeur pour aider les enfants à progresser. Ces batiks sont vendus au profit des enfants directement et pour permettre l’achat de nouveau matériel. Vous pouvez maintenant passer vos commandes par Internet directement à l’adresse munitiaree@yahoo.co.uk
Si vous désirez une inscription spéciale genre « Bon anniversaire Zaza » ou « Bonne fête maman », il suffit de le demander. Suivant la taille pour le moment plutôt petite (de 20cm sur 20 à 60 sur 40 à peu près, le prix de vente en France variera de 3 à 8 euros. Vous pouvez aussi demander un motif spécial (fleur, plage, etc) mais les enfants sont assez créatifs pour vous assurer de bonnes surprises.


Les batiks seront soit acheminés par les visiteurs de Thaïlande, soit expédiés par la poste. J’en ramènerai pour ma part une quantité pour les vide-greniers et autres occasions.

A bientôt

Henri

mardi, avril 12, 2005


Jules et Alek avaient affrété un charter de peluches pour Krabi :o)

dimanche, avril 10, 2005

La cérémonie des cent jours

Krabi le 8 avril

Le temple de Kao Kaw, le village de mes beaux parents n’a rien de somptueux; Une simple salle ouverte à tous vents où siège un Bouddha assis dans un coin. Hier matin, c’est là que nous avons célébré la cérémonie des cent jours, traditionnelle après un décès, et d’autant plus importante cette fois que le corps d’Aree n’a toujours pas été retrouvé.
Il s’agit, suivant la croyance bouddhiste, de permettre à son âme encore errante de pouvoir trouver le repos, afin de pouvoir démarrer un nouveau cycle. Celui ci n’est possible que si elle peut constater que ceux qui l’aimaient, la connaissaient, ont eux aussi retrouvé la sérénité, le calme, l’équilibre ont repris le chemin de la vie, contrôlé leur chagrin.
Rien à voir avec des obsèques telles que nous les connaissons. Le matin, sur la droite de l’estrade réservée aux moines, un portrait d’Aree entouré de fleurs du jardin qu’elle avait créé. Prières, offrandes aux moines de robes neuves et de nourriture, et rituel de l’eau et de la lumière, ces deux éléments majeurs de la vie où j’ai communié avec ses parents, ses frères et sœurs, ses plus proches amis. Pour la première fois de ma vie, j’ai vu Hen, ma belle sœur pleurer, à gros sanglots, comme si soudain elle réalisait…
Elle s’est vite reprise, aux cotés de ma belle mère. Dans cette famille, les femmes sont incroyablement fortes et dignes, d’un courage à toute épreuve.
Et les voilà en train de s’occuper avec tout le personnel du Jungle et du Grand Bleu, actuel et ancien, et de la famille de servir à manger à plus de 500 personnes qui défileront tout au long de la journée, pour accompagner Aree dans sa nouvelle vie, lui dire par leur présence qu'ils n'ont pas oublié et qu’elle peut aller en paix.
Plus de larmes, mais des rires, des sourires, des conversations, des enfants qui courent partout. La vie tout simplement.
Le soir, Assaleemala, un groupe de musique traditionnelle du sud de la Thailande, des amis que nous avions reçu plusieurs fois au Jungle de Phi Phi est venu jouer. Il sortait de dix jours de concert à Bangkok au profit des victimes du tsunami, ont fait douze heures de minibus pour être là. Mon beau père est monté sur la scène pour expliquer que, puisque sa fille était partie en paix, on pouvait danser pour lui montrer que nous sommes forts, que nous avons accepté. Alors ma belle mère, plus de soixante dis ans s’est levée avec ses amies pour danser des danses traditionnelles. Et c’était beau.
Ce n’est sûrement pas par hasard que ce matin, je me suis levé l’esprit apaisé, plus positif. Puiser dans le chagrin immense et la douleur l’énergie positive. Parce qu’on n’a pas le choix. Et parce qu’Aree là où elle est a souri en voyant sa mère danser. Même si je pleure en vous écrivant ces lignes. Mais je suis sûr qu’elle m’excuse. Elle a le cœur si grand.
Je vous embrasse.
Henri

Parrainages ou marrainages...

Parce que dans certains cas, le problème des enfants victimes directes ou non du Tsunami va bien au delà d’une aide pour une année, nous envisageons de mettre en place des parrainages de plus long terme au sein de la fondation Aree. Cela correspond aussi à une demande fréquemment exprimée.

L’exemple de Mouk et King, que vous pouvez découvrir sur le site, rubrique actions, puis parrainage nous a poussé à explorer cette voie.

Il ne s’agit en aucun cas de déboucher sur une possible adoption. Extrêmement rares sont en Thaïlande les enfants orphelins ou pas qui ne sont pas pris en charge par un membre de la famille. Mais de les accompagner pendant leur parcours scolaire, voire universitaire.

Par l’intermédiaire de Hoho, le permanent de la fondation, on peut ainsi envisager un lien entre parrains et enfants. Echanges de courriers, voire de photos, envois de bulletins scolaires. Les enfants n’auraient pas accès a votre adresse directe, et vous n’auriez pas non plus leur adresse, pour éviter toute dérive. En revanche, si vous venez en thailande vous pourrez bien entendu les rencontrer. Tout échange de lettres serait effectué via la fondation, et les besoins évalués par celles ci.

Il n’est pas impossible, voire même souhaitable, que les enfants aient par exemple deux parrains, ce qui réduit l’effort financier et assure la stabilité de l’engagement en cas de coup dur imprévu.

Sur ce sujet très sensible et très émotionnel, nous avons besoin de connaître vos réflexions. Sur le forum de www.pour-aree.com ou en correspondance directe via munitiaree@yahoo.co.uk

A bientôt

Fondation Aree

samedi, avril 09, 2005

Alors, y aller ou pas ?

Pour ceux à la recherche d'une destination à sensation pour leurs prochaines vacances, je déconseille formellement le sud de la Thaïlande: il n'y a pas beaucoup de ruines, pas de réfugiés fuyant sur les routes, rien qui ressemble à un film catastrophe. Mais on découvre un pays calme et attachant avec ses plages et ses paysages de rêve, peuplé de gens serviables, courtois et discrets.

Venez ici avec votre cœur grand ouvert, il n'est pas nécessaire d'amener des vêtements ou de la nourriture, les besoins de première nécessité sont satisfaits. Les problèmes sont moins apparents car plus profonds et demanderons certainement beaucoup de temps avant d'être réglés. Il s'agit de résoudre des problèmes d'ordre psychologique et social : redonner confiance aux gens en leur donnant du travail, en leur réapprenant à vivre. Alors venez donner simplement un peu de votre argent en échange du travail et des services qui vous seront rendus.

Voilà, c'est fini, lundi nous serons de retour à Toulouse et souhaiterons bon voyage à Loulou et à sa famille (Jean-Louis Cazes, Membre du Conseil d'Administration de notre association) qui va nous remplacer pour quelques jours ici.

Amitiés

Guy

Le personnel devant le nouveau logement

Le travail de Oho

Krabi, le 6 avril

Oho a trente ans, a passé deux ans à Londres au cours de ses études (arts) et était gérant d'une pension de famille au moment du tsunami. Comme c'est aussi un bon musicien, Choï lui avait demandé de venir à KPP pour Noël afin de jouer avec l'orchestre, mais comme sa pension était au complet et que Lorna, sa compagne, voulait un Noël familial, il avait décliné l'invitation. Il s'occupe aussi beaucoup de sa mère, qui vit à Krabi, car son père a été victime d'une attaque cérébrale il y a quelques années et ne peut plus être laissé seul.

Aujourd'hui permanent de Muniti Aree, il travaille sans compter, en vrai professionnel de l'humanitaire.

Voici son travail. Sans doute le rapport un peu sec et technique qui suit ne mentionne-t-il pas avec quelle gentillesse et compassion tout cela est fait. Muniti Aree ne pouvait mieux trouver que lui, je suis sûre que vous me croirez si je vous l'affirme. Je n'oublie pas – sans la connaître encore – la précieuse présence de Lorna à ses côtés (elle sera de retour le 12).


* Comment arrivent les nouveaux cas

Il y a des appels téléphoniques directs sur le numéro de Muniti Aree, parce que les gens connaissent personnellement Oho, Hen, Henri, Pi Choï…). Jusqu'à il y a peu de temps, ces appels étaient incessants.

Il y a aussi ceux qui viennent directement chez Hen, et les gens qui font demander qu'on les contacte par l'intermédiaire de connaissances. Lorna, enseignante à Krabi, a par exemple fait part de nombreuses demandes qui arrivaient auprès de ses collègues qui avaient dans leur classe des enfants de KPP.

La troisième voie sont les visites que Oho (et les autres membres de Muniti Aree) effectuent dans le camp de Nang Kok, au "centre" d'informations situé à côté de la mosquée de Krabi, à Koh Phi Phi, sur tous les nouveaux lieux d'habitation des déplacés (certains sur des îles pas très desservies).


* Entrevues

Oho se déplace sur les lieux de vie, dans un rayon d'action de 40-50 km autour de Krabi, sans oublier les îles.

Il tient un grand cahier sur lequel il prend des notes. Il remplit un formulaire concernant tous les détails de la personne/famille dont le cas va être examiné, comme par exemple :

- Nom, prénom, diminutif, âge, adresse, numéro de téléphone
- Composition de la famille, nombre, noms et âges des enfants
- Occupation avant le 26 décembre
- Disparitions dans la famille
- Besoins exprimés, projets

Il réclame aussi, lorsque c'est possible, une copie des documents d'identité, prend des photos.

Tous ces renseignements sont ensuite entrés sur ordinateur.


* Vérifications

Un des grands soucis de Muniti Aree est d'éviter les doublons et les abus en matière d'aide. Si certains ont des scrupules à demander de l'aide, d'autres au contraire sont à l'affût de tout. Une communication systématique est établie avec Angelo et Phi-Phi-Relève-Toi. Une méthode efficace consiste à ce que la somme accordée à un cas donné soit financée à 90 % par une des deux associations et les 10 % restants par l'autre.

Malheureusement, cette communication est beaucoup moins simple avec les autres associations présentes sur le terrain qui ne travaillent pas de manière aussi méthodique et donnent à qui se présente sans vérification, de manière parfois irrationnelle.


* Etude des cas et prise de décision par Muniti Aree, avec communication auprès de notre association


* Déblocage des fonds et contrôle de l'utilisation

Si un financement est réalisé à 100 %, c'est Oho qui ira faire les achats avec la personne concernée. Si le financement est partiel, il réclame la production de factures pour vérifier l'utilisation de la somme débloquée.

S'il y a aide mensuelle, il continuera des visites dans les familles, demandera le cas échéant des certificats de scolarité, en bref continuera le suivi du dossier.


* Le cas des micro-crédits

Il s'agit de prêts à taux zéro. Le maximum a été fixé à 200 000 Bahts (4 000 Euros). Le premier remboursement intervient au bout de trois mois. Les remboursements sont mensuels, avec un minimum de 5 000 Bahts, ou plus si c'est possible ou désiré. Les prêts ont donc une durée variable et un remboursement peut être retardé en cas de nécessité.

A ce jour, plusieurs dossiers ont été validés, l'argent débloqué ou sur le point de l'être : par exemple pour Patcharee (matériel pour boulangerie), Pi Sok (moto-taxi), Bang Kay (outils de forestier).


* Mise en place et suivi des activités au camp de Nang Kok

Comme vous le savez, des activités sont développées au camp de Nang Kok, pour les femmes (broderies de perles sur des jupes) et pour les enfants (le batik connaît un succès fulgurant…).

Oho vérifie que tout se passe bien, fait la liaison avec Tchan, la nouvelle permanente travaillant dans le camp. Il s'occupe de l'achat du matériel (tissu, bois pour les cadres de support, peinture). Un auto-financement de cette activité est attendu sous peu. Ajoutons que Pi Chao, le DJ du Grand Bleu, et qui a tenu autrefois un atelier de batik à KPP, a demandé à y enseigner et se rend au camp tous les jours.

D'autres activités sont envisagées, si l'on peut trouver des animateurs pour les organiser.


* Recherche des enfants ou des gens repartis sur d'autres îles


* Réunions avec d'autres fondations et associations pour les vérifications mentionnées plus haut et savoir s'il y a des besoins qui pourraient être satisfaits (par exemple prise en charge totale ou partielle de certains dossiers de Phi-Phi-Relève-Toi).


A ce jour, plus de 150 dossiers ont été traités par Muniti Aree, ce qui veut dire que la vie de plusieurs centaines de personnes a pu être améliorée. N'oublions pas que ce chiffre n'aurait jamais pu être atteint sans l'incroyable boule d'énergie qu'est Hen qui, en l'absence d'Henri et de Oho, et en dépit de son propre traumatisme, n'a cessé de répondre aux demandes des rescapés et de les aider sans compter. En plus de tout ce temps consacré aux plus meurtris, elle a réussi, avec l'aide de Pi Choi, à créer un nouveau et très beau lieu où ont retrouvé du travail plus de vingt personnes. Tout cela en moins de trois mois.

Qu'elle sache par ces derniers mots que je vous envoie de Krabi avant notre retour à Toulouse à quel point je l'admire et l'aime comme une sœur.


Hélène

vendredi, avril 08, 2005

Ao Nang, le 6 avril

Mercredi 6 Avril – Ao Nang et Krabi

Journée de repos. Elle n'est pas superflue, ni pour le corps, ni pour l'esprit. Nous faisons quelques pas dans Ao Nang. Ao Nang est un tout petit village balnéaire. Les dégâts physiques ont été vites effacés à Ao Nang. A peine voit-on encore quelques blocs du muret qui bordait la promenade le long de la plage, muret déjà reconstruit.

D'Ao Nang partent habituellement en noria des longtails (bateaux traditionnels) pour des îlots inhabités faits de ces hauts rochers massifs typiques de la région, au pied desquels de minuscules plages de sable blanc offrent un décor idyllique. Aujourd'hui, ces bâteaux sont alignés par dizaines sur la plage, en attente des quelques touristes qui déambulent sur le bord de mer. A peu près 30 % du chiffre habituel, nous a dit Oho.

Les pilotes de ces bateaux tout comme des nombreux touk-touks (minis taxis constitués d'une mobylette à laquelle est associée une carriole), les commerçants de magasins où l'on réalise un costume à vos mesures en quelques heures, proposent leur service, sans agressivité, sans illusion non plus. Dans les hôtels, des remises de 30 à 50 % sont facilement consenties. Il est vrai de dire que c'est la fin de la saison. Mais voilà, il n'y a pas eu de saison pour permettre de tenir financièrement jusqu'à novembre prochain.

Combien d'emplois ont été perdus dans toute la région ? Pour Koh Phi Phi seule, le chiffre est de trois mille…

Retour à Krabi pour dîner au Grand Bleu. Angelo (Phi-Phi-Relève-Toi) nous rejoint. Angelo rêve à la façon dont on pourrait rebâtir Koh Phi Phi, dans le respect des gens et de la nature. Il faudrait commencer par reloger hors de l'île et donner un revenu à tous (en fonction des revenus antérieurs), puis tout détruire – y compris ce qui est encore debout – pour commencer par réaliser une vraie infrastructure (réseau électrique par câbles sous marins et non par groupes électrogènes bruyants au kW hors de prix, égouts, traitement des eaux), ceci avec un souci écologique constant. Ensuite, repenser les constructions et les zones constructibles. Faire du beau (ce qui ne veut pas forcément dire du cher). "Rêve pas", dit Henri.

Il y a sur l'île quatre gros propriétaires, qui, outre leurs propres hôtels, louaient des surfaces les plus réduites possibles au plus grand nombre possible de gens. L'appât du gain immédiat a toujours guidé leurs projets. Ce sont eux qui font aujourd'hui pression sur leurs anciens locataires pour qu'ils redémarrent au plus vite une activité. Les loyers ont certes été réduits de moitié, mais ils restent exhorbitants pour le peu de chiffre d'affaires espéré.

Angelo aborde aussi le sujet de la non présence sur Koh Phi Phi (du moins n'est-elle nulle part visible) des grandes organisations humanitaires. Pourtant, dit-il, leur aide, leur expérience, et leur argent seraient si utiles à des petites organisations comme les nôtres, tout comme notre expérience du terrain et notre connaissance des gens leurs seraient utiles. S'il y a eu des "missions d'études" sur l'île, aucune n'a pris contact ni avec Muniti Aree, ni avec Phi-Phi-Relève-Toi.

Selon Henri, l'argent est bloqué dans l'attente de la réalisation de "grands projets". Les micro-réalisations dont les gens ont aujourd'hui besoin, ils ne savent pas faire…Ce que confirme un article du Bangkok Poste de ce jour, que vous découvrirez prochainement en Anglais sur le Blog accompagné d'une traduction des extraits les plus significatifs.



Hélène

jeudi, avril 07, 2005

A voir à Krabi



Ces tableaux ont été réalisés par les enfants de Koh Lanta en guise de thérapie. Ils forment une fresque qui se trouve au Jungle Bar.

Du nouveau !

Aujourd'hui a Phuket est née la fille de Yupa *, cuisinière au grand Bleu depuis onze ans et de Taot, responsable du bar au Jungle depuis quatre ans.
Le prénom n'a pas encore été choisi, on attendra deux jours suivant la coutume.
Tout le monde se porte bien, le papa étant le plus secoué.

Henri

* (que nous connaissons aussi par son surnom Yet) (note du blogmestre)

mercredi, avril 06, 2005

Des mises à jour sur le site


L'atelier batik du camp de Nong Kok, animé par Pi Tchan

Cette photo, et pas mal d'autres sont à voir sur le site que je mets à jour aussi souvent que possible...

En ce moment c'est difficile de suivre, il se passe pas mal de choses là-bas, j'essaie de tout transmettre dans les meilleurs délais !

Dernières mises à jour : les compte-rendus d'Hélène et Guy en version richement illustrée.

Une page "parrainages" s'est ouverte. Du nouveau aussi du côté des actions.



Pascal

mardi, avril 05, 2005

Koh Phi Phi, les 4 et 5 avril

Visite

Nous prenons le bateau à Ao Nang où nous logions, avec Bey dit "Abey", un jeune serveur du Jungle Bar, qui parle Anglais et possède de nombreux talents, notamment artistiques, comme beaucoup de Thaïlandais. Très rapidement, avec Jean-Paul, nous le baptisons "Monsieur"…

Au bout de deux heures de traversée nous approchons des côtes. De loin, rien n'a changé, l'île est toujours aussi belle avec ses plages bordées de cocotiers. A proximité du quai, mon regard se porte immédiatement à l'emplacement où se trouvait le Jungle Bar. Il n'y a plus rien. Seuls quatre ou cinq cocotiers faméliques et quelques débris sur une bande de sable de quelques deux cents mètres.

Nous rejoignons Henri et Oho au Grand Bleu (arrivés de Krabi avec un autre bateau) où l'installation d'un petit centre d'informations a commencé. Trois grands panneaux avec des photos montrant les lieux avant et après le Tsunami, disposés dans l'entrée de ce qui était le restaurant. Le bâtiment a résisté dans son ensemble. Seule la cuisine est particulièrement touchée. Un des murs a été éventré par la vague et des fers tordus de béton armé saillent.

Henri, Hélène, Jean-Paul et moi-même partons sur le site où se trouvait le Jungle Bar. Henri nous montre du doigt l'emplacement de la cuisine, du bar. Ceux qui ont eu le bonheur de visiter cet endroit auraient beaucoup de mal a reconnaître les lieux. Mes pensées vont vers Aree et ceux qui ont disparu ici même.

Plus tard dans l'après-midi Henri nous fera visiter ce qui reste du village. La partie Est est la moins touchée : des restaurants, quelques hôtels, des bars, boutiques Internet ou de plongée et divers petits commerces de rue sont à nouveau ouverts. Nous apprendrons plus tard que les propriétaires des lieux ont pris cette décision afin d'exercer une pression sur les autorités, en les mettant devant le fait accompli,. dans l'hypothèse où celles-ci décideraient de faire reculer les constructions à une limite minimale de 30 mètres de la plus haute marée. Actuellement, les seuls visiteurs sont majoritairement de jeunes routards scandinaves et anglo-saxons, ou des personnes ayant perdu des parents.

La partie touchée du village ressemble à un vaste terrain vague désert recouvert de débris de béton et de verre. Quand Henri nous montre ce qui était le cœur du village, on a du mal à imaginer que près de 600 personnes sont mortes ici sur une superficie qui représente environ deux terrains de football.

Rencontres

Nous déjeunons avec Stéphane et son épouse. Stéphane est plongeur professionnel dans la police et vient ici préparer l'arrivée dans quelques jours d'une quinzaine d'autres plongeurs professionnels et d'une tonne de matériel.

Ils se sont donné pour objectif de remonter des bungalows et des épaves de bateaux qui gisent entre 15 et 30 mètres de fonds près de la plage du débarcadère. Ils resteront ici onze jours et espèrent pouvoir extraire une tonne de débris par jour.

Stéphane nous fait part des difficultés qu'il a rencontrées pour organiser cette expédition qui a un caractère strictement privé (les plongeurs viennent travailler ici en prenant sur leurs congés) et qui a été financée en partie par la Croix Rouge et par l'Ambassade de France à Bangkok pour un budget de 20 000 Euros.

Nous rencontrons Bang Deg, 43 ans, père de quatre enfants de 18, 15, 9 et 7 ans, qui possédait un bateau pour la pêche et la promenade et qui n'a plus de travail depuis le Tsunami, de même que son épouse qui était repasseuse sur l'île.

Muniti Aree, avec les moyens de notre association, va apporter une aide à cette personne sous la forme d'un don de 100 000 baths (environ 2 000 Euros) consacré à l'achat d'un bateau, d'un moteur et de tout le matériel et documents nécessaires pour permettre à Bang de revenir à Koh Yao, son île natale, où il souhaite reprendre son activité de pêcheur après 20 ans passés à Phi Phi.

Nous échangons aussi quelques saluts et quelques mots avec Pi Aom, une dame que Muniti Aree a aidé à remonter son petit commerce d'artisanat de bijoux. Et aussi, avec plusieurs autres personnes qui ont bénéficié d'aides, comme par exemple un artisan verrier qui réalise de magnifiques objets dont des mobiles en verre qui ont particulièrement intéressés Hélène.

Le travail des associations

Je voudrais conclure ce petit compte-rendu par quelques commentaires à propos du travail accompli par les associations présentes à Phi Phi.

Celles-ci semblent assez nombreuses et majoritairement d'origine européenne, par exemple suédoise, mais, selon les remarques d'Henri, aucune, à l'exception de Muniti Aree et de Phi Phi Relève Toi, ne possède de permanent autochtone sur l'île, mais simplement, parfois, un représentant fraîchement débarqué d'Europe et qui est dépourvu de connaissance du contexte local.

Ceci rend difficile la mise en place d'actions concertées qui s'avèrent pourtant nécessaires pour éviter notamment la duplication des aides à destination des mêmes personnes.

La présence d'un permanent autochtone est en effet indispensable. Hélène vous décrira ainsi dans les prochains jours le travail effectué par Oho.

A bientôt donc . Amitiés.

Guy

Krabi, le 3 avril

Pascal, si tu trouves que c’est trop long, tu peux couper à ta guise.

(non, non, pour moi ça va très bien comme ça :o)



Krabi, Dimanche 3 avril 2004

Programme chargé aujourd’hui, avec des déplacements en voiture, ce qui va nous donner une petite idée de l’éclatement géographique des déplacés.

1. Visite à Suda

La première visite est pour Suda et sa petite Maryam. Suda vit aujourd’hui à côté de chez ses parents, dans la campagne, dans la maison que Solé était en train de construire. Au moment de la naissance de Maryam, Solé avait pris plusieurs semaines pour poursuivre les travaux. Rappelé par Choï pour travailler au Jungle Bar pour la haute saison, il était revenu sur Phi Phi le 25 décembre…

La petite Maryam est aujourd’hui une adorable petite fille de 11 mois, qui marche et qui, comme tous les bébés de cet âge, commence par s’effaroucher devant les étrangers que nous sommes et éclater en gros sanglots. Mais bien vite, son naturel gracieux revient. Lorsque nous repartons, elle agite la main pour un « Bye Bye » et je reçois des petits bisous mouillés.

Suda garde le sourire tout le temps de notre visite.


2. Visite aux parents d’Aree

Le hameau natal d’Aree est situé au milieu de plantations de caoutchoucs. Sa mère nous accueille avec émotion mais aussi avec une telle dignité que l’on en a le cœur encore plus serré.

Nous regardons avec elle des photos des jours heureux, et en particulier celles de leur visite en France chez nos parents.

Nous nous installons dehors, sous un arbre. Arrivent petit à petit une sœur, une belle-sœur, des neveux, une tante d’Aree, puis son père. Il n’est pas besoin de beaucoup de mots.

Nous les reverrons le 7, pour les cérémonies à la mémoire d’Aree.


3. Visite à une famille en attente d’aide

Nous sommes devant une grand-mère et deux de ses petites filles. C’est la maman de Oho qui a signalé le cas de cette famille, quasiment oubliée de tous. Même si vous avez du mal à le croire, voici ce qu’a vécu cette famille.

Il y avait sept enfants (adultes) dans cette famille. Six sont décédés en 2004 : quatre dans le tsunami et deux dans le courant de l’année 2004. La seule fille qui reste est intellectuellement handicapée. La grand-mère a recueilli deux de ses petites filles, qui sont cousines : Supata, dite Mouk, 10 ans et Supmaitee, dite Keen, 15 ans.

Oho pose des questions à l’aînée. La grand-mère reste en retrait, intimidée.

L’aide que reçoit l’une des deux s’élève à 25 000 Bahts pour l’ année (500 Euros). L’autre ne reçoit rien, parce que ses parents ne sont pas morts dans le tsunami. Il ne faut pas longtemps à Henri pour décider sur ce cas.

Dans un premier temps, la fondation va acheter les uniformes et les fournitures scolaires. Dès la reprise de l’école (les enfants sont en vacances pour un mois), une allocation mensuelle de 2000 Bahts par enfant (40 Euros) va être versée pendant 6 mois, prorogeables, bien évidemment. J’aurais aimé que, vous tous qui nous aidez, puissiez voir le sourire de Keen quand elle reçoit la nouvelle…

Henri pense qu’on va pouvoir envisager pour ces deux enfants un vrai système de parrainage, avec sans doute 4 parrains s’engageant pour un montant de 20 Euros par mois jusqu’à la fin de leur scolarité. Nous vous ferons une proposition (avec un vrai engagement à signer) dans quelque temps.

4. Visite du Camp de Nong Kok

Ce camp est éloigné de Krabi d’une dizaine de kilomètres. Il a été financé en partie par l’UNICEF, en partie par les autorités thaïlandaises. Il y a 60 logements pour 60 familles avec un total de 300 personnes.


Le camp de NongKok après un orage

Ce sont tous les laissés-pour-compte, ceux qui n’ont ni ressources ni famille pour les accueillir qui y sont reçus.

Nous y rencontrons Tchan, une jeune fille qui y fait un boulot formidable, en particulier avec les enfants. Tchan avait une agence de voyages à Koh Phi Phi. Elle vient d’être embauchée conjointement par Muniti Aree et Phi-Phi Relève-toi (l’association d’Angelo) pour assister les gens, et en particulier les enfants.

Tchan a eu l’idée de leur faire fabriquer des choses joyeuses et très colorées, parce qu’elle trouvait que tout le monde broyait trop de noir. Elle voulait que les enfants retrouvent très vite la gaîté, l’insouciance, n’aient plus de cauchemars.

Elle a donc lancé pour ceux-ci deux ateliers, l’un de batik, l’autre de sculpture de savons (avec en plus fabrication de l’emballage - une boîte en résine -) Chaque savon demande deux heures de travails. Les enfants se montrent extraordinairement doués. Les carrés de batik qu’ils réalisent sont soit des reproductions à main levée de modèles qu’ils trouvent dans des livrets, soit des créations pures. Nous avons rencontré quatre de ces jeunes artistes : trois filles, Jik (Janthip Wiset), 15 ans, Pum Puy (Ratthiya Yimyaem), 14 ans, Sandy (Kanokwon Booiad), 9 ans, et un garçon, Klod (Song Klod Wiset), 14 ans.

L'atelier batik des enfants du camp

Leurs réalisations seront proposées à la vente en France à notre retour.

Ce soir, nous sommes à Koh Phi-Phi où nous sommes arrivés ce matin. C’est Guy qui rédigera le prochain compte-rendu. Je ne crois pas que je pourrais trouver la bonne distance ni les mots justes pour vous décrire la situation.

Waï à tous.

Hélène

dimanche, avril 03, 2005

Hélène nous écrit de Krabi

Ao Nang, ce dimanche 3 avril 2005

Sont bien arrivés à Krabi une valise remplie de 22 kg de petites autos et jouets divers, un sac contenant 4 kg de peluches, et divers autres bagages, le tout dans un état très frais (normal, dirait Pascal, les soutes ne sont pas chauffées), ainsi que Jean-Paul Renvoizé, journaliste à l'Equipe qui nous a rejoints à Paris, Guy et moi-même, mais dans un état beaucoup moins frais, cela va sans dire.

L'escale à Bangkok nous a donné l'occasion de stresser un peu – arrivée un peu en retard sur l'horaire, bagages qui tardent à être livrés - mais aussi de nous rendre compte que la gentillesse des Thaïlandais n'est pas une légende. Comme je m'inquiète auprès d'une hôtesse qui était sur notre vol du risque de rater notre connexion pour Krabi, elle commence à m'expliquer comment rejoindre au plus vite le terminal pour les vols domestiques, puis disparaît, avant de revenir avec une hôtesse au sol qui nous prend en mains, téléphone à ses collègues pour les prévenir de notre arrivée, nous accompagne jusqu'au bus qui fait la navette d'un terminal à l'autre.

Nous débarquons à Krabi avec l'impatience que l'on devine. Henri est là qui nous attend.

Un trajet de quelques kilomètres jusqu'au nouveau Jungle-Grand Bleu où je renonce provisoirement à me souvenir de tous les prénoms de ceux qui sont là.

Grosse émotion avec Si One, la cuisinière "historique" du Grand Bleu. Un peu en retrait, mais visiblement émue aussi, une autre de l'équipe cuisine. Les garçons eux, sourient, s'affairent, montent et descendent les valises, les cartons, mais ne laissent rien paraître.

Nous déballons rapidement les valises pour en extraire la montagne de jouets qui vont pour l'instant être conservés par Muniti Aree car les enfants sont en vacances pour un mois.

Départ pour Ao Nang en bord de mer, où nous allons loger les deux prochaines nuits. Nous sommes un peu bousculé par le temps, car Henri doit partir à Phuket pour une réunion des associations francophones avec Mme l'Ambassadrice, réunion dont il pense qu'il ne sortira pas à grand chose de concret. Il suggère à Guy, qui pensait intéressant d'y assister, de plutôt faire la sieste – mais pas au-delà de 14 h La moite chaleur est massue…

Nous arrivons enfin, Hen est là, qui nous attend. Moment si intense… "Arrête de nous la faire pleurer", dit Henri. Mais ce contact nous fait du bien, à Hen comme à moi.

Installation dans nos chambre, petite douche bienvenue, avec de retrouver Hen à l'heure du déjeuner.

Hen parle aussitôt, sans que nous ayons rien fait pour l'y amener. Elle parle d'elle-même. Elle raconte ce qu'elle a vécu. Elle n'a pas vu la vague, elle dormait au-dessus du Grand Bleu. Réveillée par le bruit, les cris et se précipitant à la fenêtre, elle a vu de l'eau, beaucoup d'eau. Elle croit que, depuis l'hôtel de la Chinoise (le Phi Phi Hôtel), on a ouvert les grands réservoirs d'eau pour lutter, pense-t-elle, contre un incendie. Elle ne pense qu'à une chose : "Nous aussi, nous avons des réserves d'eau sous la cuisine du Grand Bleu. Je vais les mettre à la disposition pour lutter contre le feu". Et elle descend de sa chambre, découvre qu'il n'y a plus personne dans la cuisine du restaurant mais que le gaz est resté allumé. Elle veut aller l'éteindre… se retrouve emportée par le maelström, s'accroche de longues minutes à un petit arbre…

Ensuite, elle parle des gens que nous aidons. Guy dit que nous sommes impatients de redonner un vrai boulot aux gens, pas seulement de les assister. Elle nous explique alors cinq des projets de micro-crédit. Le premier est la boulangerie de Patcharee. Patcharee avait appris le métier de boulangère et s'est déjà remise à fabriquer des baguettes qui partent tous les matins de Krabi pour Koh Phi Phi. Mais elle voudrait retravailler à KPP et acheter une machine à faire les croissants. Elle sera No. 1 sur la liste. Un deuxième projet concerne une petite agence de voyages, un troisième une boutique de souvenirs.

Hen nous raconte alors comment, elle fait sa propre thérapie. Ni elle, ni personne autour d'elle, n'ont reçu la moins aide d'un professionnel . Il n'y en a pas à Krabi. Alors, d'elle même, elle a essayé de revenir à KPP. Elle avait peur non pas des fantômes, comme beaucoup d'autres ici, mais de ce qui se passe dans sa propre tête. Elle est revenue une première fois quelques heures, sans pouvoir s'approcher du Jungle Bar ni même du Grand Bleu autrement que de loin. Puis elle est revenue une deuxième fois un peu plus longtemps, mais le Jungle Bar reste un endroit que son esprit lui refus de fréquenter pour le moment. L'idée de rouvrir le Grand Bleu à KPP fait son chemin en elle, petit à petit, et elle sait maintenant que c'est ce qu'elle fera si le gouvernement donne le feu vert pour reconstruire. Elle comprend que sa démarche est la bonne pour "réapprendre" [la vie normale]. Cette expérience lui permet à son tour d'aider les autres à qui elle explique ce qu'elle a fait, comment elle a progressé dans la guérison et continue de le faire.

Elle nous explique que beaucoup de gens n'ont pas encore réussi à faire ce pas -revenir à KPP-, qu'ils ont perdu confiance en eux mêmes au point que, même si on leur propose de réapprendre à faire quelque chose ailleurs, dans un premier temps ils s'en sentent incapables, sont persuadés qu'ils vont échouer. La catastrophe les a tellement fragilisés qu'ils ne veulent parfois même pas essayer.

Elle nous montre deux petits batiks réalisés par des enfants. Elle avait fait savoir que, si des personnes voulaient apprendre la technique, Muniti Aree leur apporterait le savoir-faire et le matériel pour la réalisation. Beaucoup de volontaires, et, à l'arrivée, seuls deux enfants (un garçon et une fille) qui aboutissent. Là encore, par manque de confiance.

Nous reparlons de l'aide apportée par Muniti Aree. Un autre problème est l'âge. Hen est en effet très souvent plus jeune que les gens à qui l'on veut proposer de l'aide. Alors, il faut faire semblant de venir juste pour prendre des nouvelles, renouveler les visites, glisser quelques mots dans la conversation. Apprivoiser. Cela prend du temps pour ne pas blesser.

Nous nous inquiétons aussi de ses parents, qui ne vont pas trop bien. Mais quel parent peut accepter de perdre son enfant. "Et encore, dit-elle, ils auraient pu en perdre deux".

Elle parle aussi de sa colère passée quand, dans les premières heures qui ont suivi la catastrophe, elle cherchait Aree partout et que le bruit s'est répandu qu'on l'avait vue. Les personnes qui rapportaient ce témoignage étaient catégoriques. Elle a compris plus tard. Elle portait un T-shirt rose au moment où elle a échappé à l'eau. Comme ce T-shirt était mouillé et inconfortable, quelqu'un lui a donné un T-shirt blanc, qu'elle a mis. Comme Aree et elle se ressemblait, dans la confusion, on avait cru qu'il s'agissait des deux, l'une en rose, l'autre en blanc. Elle n'a plus cette colère aujourd’hui, car elle a compris d'où venait la méprise.

Premiers constats sur le terrain, premières leçons pour nous : nous n'imaginions pas à quel point les gens étaient cassés et avaient tellement perdu confiance en eux-mêmes, rendant difficile leur "réintégration". Hen dit que les femmes semblent les plus aptes à faire, à réapprendre, à tenter.

Pour parler de choses plus légères, plus gaies, voici la nouvelle du jour : Yet – dont nous payons le salaire – est à l'hôpital de Phuket, sur le point d'accoucher d'une petite fille. Que ce soit une fille est une vraiment bonne nouvelle : dans nos bagages, une montage de vêtements pour jolies petites louloutes…


Hélène Morelle

vendredi, avril 01, 2005

Carte postale


Voici une carte postale qui accompagnait un des envois de jouets à destination des enfants de Koh Phi Phi...
Sympa, non ?