mercredi, janvier 05, 2005

Lettre du 5 janvier

Krabi le 5 janvier
A tous et a toutes,
Merci encore pour tous vos messages. Je me repete mais vous ne pouvez pas savoir le bien que cela fait.
Hier soir avec mon frere thailandis Choy, mon associe, nous sommes alles dormir dans la montagne, chez un vieil ami qui a des bugalows dans un parc national. Cela vous fera une halte de plus quqnd vous viendrez. Les Thai ont chante joue de la musique, on a encore une fois pleure, mais ce matin a six heures trente, le soleil qui se levait etait magnifique.
Nous avons pris la decision avec Choy et ma belle soeur Hen d'installer dans un mois, dans sa belle maison thailandaise de Krabi le Jungle Bar et le Grand Bleu a titre provisoire. C'est une maison toute en bois et Aree avait contribue a sa decoration. Il y aura des fleurs et dans le jardin, comme au jungle Bar des frangipaniers procurent de l'ombre. Il ne s'agit pas de faire 120 couverts comme a cette epoque ou 250 cocktails comme au Jungle. Juste de donner au personnel l'occasion de se retrouver de travailler, surement en deux equipes. Il y aura une douzaine de tables et je vous transmettrais les plans des qyu'ils seront finalises.
Avec votre contribution, nous esperons pouvoir payer un salaire 'normal' a chacun.Si vous etes deux cents a nous depanner de dix euros chacun par mois jusqu'a un retour a la normale, le mot est bizarre, comme je l'ai dit a Philippe Bouin hier, on ne sera pas loin du compte. Si vous etes plus, on pourra elargir la famille a d'autres amis dans le besoin ce qui ne manque pas.
Apres demain nous allons reunir tout le personnel meme si la grosse moitie d'entre eux passe chaue jour quelaues heures a tour de role. Je n'ai jamais eu tant de cuisinieres a ma disposition ni aussi peu d'appetit.
Nous expliquerons a notre staff ce que vous etes en train de mettre sur pied, comment nous allons essayer de nous en sortir.
Pour le moment, le principal probleme est de lutter contre le sentiment de culpabilite diffus qui habite certains survivants. Il parait que c'est classique, mais cela reste tres lourd a porter. Pouquoi suis je vivant et les autres morts m'a dit l'un d'entre eux. Je dois dire que cette question me passe aussi par la tete meme si je me raisonne en disant que si j'avais ete la comme les annes precedentes, je n'aurais rien change a rien. Les Thailandais ne montrent que peu leurs emotions, et j'essaye de les accoucher un par un, de les amener a me dire des choses, meme si ma traductrice favorite n'est plus la. Mais ne vous inquietez pas. On a meme reccomence a rire hier au pied de la montagne, le whisky local aidant.
Personne ne peut encore aller a Koh Phi phi sauf les services de deblaiement. Je ne suis pas sur de ce que seront mes sentiments en retournant la bas. Je crois cependant que l'istinct de vie sera le plus fort. Que dire de plus ? Que je pense etre de retour dqns deux semaines, quand je ne serais provisoirement pas d'une grande utilite ici. Que je vous ramenerais des photos de toute la "famille' Que personne n'est prepare a subir cela, mais vous vous en doutez. Ah oui et que Pi Choy en est deja a sa troiseme chanson, une sur la catastrophe en general, une sur Aree et une sur Lung Keaw le vieux charpentier. Il m'a promis que la prochaine serait sur Mariam, le bebe de Suda comme un signe d'espoir.
Je vous embrasse tous.
Henri

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