mercredi, février 16, 2005

Le n°1 de la lettre d'infos "Pour Aree"

ASSOCIATION POUR AREE LETTRE N°1
15 rue Paul Décamps – 31300 Toulouse



Toulouse le 8 février 2005


Chers Amis,

A la fin janvier 2005 (le 27 à Paris, le 28 à Toulouse, le 30 à Castillonnès), soit un mois après le tsunami qui a ravagé l’Asie du Sud, l’association Pour Aree a pu réunir près de 200 personnes ayant manifesté leur sympathie et leur solidarité par une aide directe aux survivants de l’île de Koh Phi Phi. Merci à tous.

En présence d’Henri Bru et d’Angelo Rasamimanana (présent à Paris et Toulouse, lui aussi durement touché par le drame et qui est le fondateur de l’association Phi Phi relève-toi), Pour Aree a pu présenter un premier bilan : 380 donateurs pour 37 000€ récoltés dont 15 000 ont été envoyés en Thaïlande dès le 15 janvier. Une rapidité d’intervention permise par cet élan immédiat de solidarité porté au départ par le réseau familial, amical et professionnel ; amplifié ensuite par le soutien du monde du rugby sans oublier de nombreux autres donateurs dont la discrétion n’a d’égale que la générosité. Depuis cette date, une centaine d’autres donateurs sont venus se joindre à l’initiative et nous renouvelons nos remerciements à toutes les personnes ayant participé à ce mouvement.

Lors de ces réunions, Henri et Angelo ont pu nous dresser le terrible tableau des conséquences de cette catastrophe pour les populations locales et présenter les implications à court et moyen terme de l’aide nécessaire. En insistant en tout premier lieu sur le fait que pas un baht (la monnaie thaïlandaise) de ces fonds récoltés grâce à votre générosité ne servira à reconstituer, sur le plan matériel et immobilier, leur propre outil de travail, une tâche qui leur incombe en nom propre, ils l’ont réaffirmé. Par contre, ces fonds devront servir à :

- apporter une aide d’urgence sous forme de soutien matériel et psychologique (complément de ressources aux familles qui ont tout perdu, relogement, reprise de la scolarité, soins médicaux et thérapies psychologiques pour ces populations profondément traumatisées, soutien aux orphelins et aux personne âgées n’ayant plus de soutien familial, etc.) pour, selon les mots d’Henri : « donner des béquilles à ces gens afin de leur permettre de remarcher au plus vite. »

- favoriser dès que possible la réinsertion professionnelle des sinistrés dans les structures touristiques non touchées, encadrer les initiatives locales grâce à des micro-crédits.

Tout cela impliquant un véritable travail d’investigation et la mobilisation de toutes les ressources humaines disponibles sur place.

Afin que vous soyez tenus au courant de toutes ces initiatives, nous avons décidé le principe d’une Lettre régulière qui détaillera leur contenu. Vous trouverez ci-après le compte-rendu des actions entreprises en janvier. En vous remerciant de votre confiance, recevez nos plus sincères amitiés.




ICI

7 janvier : assemblée générale constitutive de l’association Pour Aree à Toulouse. Election du premier Conseil d’administration.
12 janvier : dépôt des statuts à la préfecture de la Haute-Garonne.
12 janvier : envoi de 15 000€ en Thaïlande grâce aux premiers dons.
20 janvier : création du blog http://pour-aree.blogspot.com sur lequel vous pouvez être tenus au courant des derniers développements et voir quelques photos de Koh Phi Phi avant et après le tsunami. Un blog qui vous permet également de communiquer avec nous.
26 janvier : conférence de presse à Paris avec Henri et Angelo
27 janvier : réunion à Paris des donateurs de la région parisienne (l’Equipe solidarité)
27 janvier : lâcher de ballons à Castanet en présence de 800 enfants : 1612€ récoltés au sein du collège de Castanet.
28 janvier : réunion à Toulouse (80 personnes) avec Henri et Angelo. Forte représentation du milieu du rugby (dirigeants, joueurs, anciens joueurs du Stade Toulousain, du Toulouse Université Club, de Castres Olympique), de la presse.
30 janvier : réunion à Castillonnès (80 personnes) avec Henri en présence de nombreux amis de la famille, des maires de Castillonnès et Cancon, du milieu du rugby lot-et-garonnais dont Philippe Sella.


LA-BAS

21 janvier : création de la fondation Muniti Aree qui assure l’évaluation des besoins, la constitution des dossiers, la répartition des aides. L’outil indispensable si l’on veut que les aides soient pertinentes et parviennent bien aux personnes qui en ont le plus besoin. Sachant que le travail de repérage est long, complexe (surtout en l’état de délabrement de la société locale à la suite du tsunami).

La première décision a été l’embauche d’un salarié, Ho Ho, qui se retrouve sans ressources, l’hôtel où il travaillait ayant été détruit par le tsunami. C’est lui qui est chargé, grâce à sa connaissance des gens et du milieu, de l’analyse des situations, du montage des dossiers, de tout le travail de base sans lequel l’aide pourrait s’avérer inadéquate. Il a été doté d’un téléphone, d’un ordinateur et de quelques moyens matériels nécessaires pour la réalisation de ces tâches.

Les premiers salaires et compléments de salaire ont été versés à 21 personnes sans ressources, employés du Grand Bleu et du Jungle, ou bien leurs ayants-droit. Certains bénéficiant d’une couverture partielle de la « sécu » thaïlandaise, nous ne versons que le complément. Pour une liste complète avec les montants, consulter le « blog ».

Achat de matériaux pour la reconstruction d’un logement collectif (« un HLM en bambou » selon l’expression d’Henri) pour le personnel du nouveau Grand Bleu.

Pour ce qui concerne le fonctionnement à venir quant aux aides, Muniti Aree va donc établir des dossiers après un recensement des besoins les plus immédiats. Les dossiers seront transmis au CA de l’association Pour Aree. Pour des aides inférieures à 2000 €, l’association disposera de 72 h pour réagir. Pour des aides supérieures à 2000 €, un examen plus approfondi sera réalisé par le CA.

Le premier dossier en voie de constitution concerne par exemple l’achat d’instruments pour les quatre musiciens professionnels locaux du Musa Blues Band qui ont perdu leurs « outils de travail » dans la catastrophe, afin qu’ils puissent reprendre leur activité. Ils avaient joué au Jungle le 25 décembre et y avaient entreposé leurs instruments, tous emportés.
Un deuxième dossier concerne l’embauche du jardinier Na Wang (49 ans), sans ressources et affecté par une maladie génétique limitant sa vision, qui ne peut effectuer que certains travaux mineurs. Il était jusqu’alors pris en charge par Lung Keow, son beau-frère, qui a été emporté par le tsunami. Il sera employé à l’entretien du jardin du nouveau Grand Bleu de Krabi.

Un troisième dossier concerne une aide immédiate à Bang Man, « boatman », à la tête d’une famille nombreuse de l’île, qui ne dispose pour l’heure d’aucun revenu en attendant les processus de relance.

Il convient de préciser que le coût de la vie n’ayant rien de comparable avec ce que nous connaissons ici, le montant de ces aides, minime en regard de nos critères européens, est extrêmement important dans le contexte thaïlandais. L’équivalent du SMIC pour la province de Krabi est de 80 Euros environ.

Un autre dossier est en projet : l’embauche par Muniti Aree de deux autres salariés afin d’aider Ho Ho dans son travail de détection des besoins et de préparation des dossiers. Une nécessité dans la mesure où les membres thaïlandais de Muniti Aree sont accaparés par leurs tâches quotidiennes liées à la reconstruction de leur habitation, à la recherche d’un nouveau travail, voire tout simplement à leur survie. Ces deux personnes, actuellement sans emploi, pourront donc recommencer à vivre (on n’ose pas dire normalement…) tout en participant au redémarrage de la vie sociale et économique locale.

Voyage de solidarité en Thaïlande (Krabi et alentours). La question a été posée à Henri de l'opportunité de se rendre en province de Krabi. Sa réponse est explicite : " Le faux débat est de se demander s'il faut bien se rendre dans ces zones sinistrées. Sur place, les îliens nous répondent que oui. Y faire du tourisme revient à leur donner du travail." Des membres de l’association envisagent un déplacement en juillet avec un double objectif : rendre visite aux gens que nous aidons et faire le point avec eux des premières réalisations et des actions futures, et par les dépenses sur place, soutenir la reprise de l’activité économique, presque uniquement liée au tourisme en Thaïlande du Sud. Merci de prendre contact avec Guy ou Hélène Morelle (05 61 754 600) avant la fin mars si vous êtes intéressé(e).


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De nombreuses personnes ont émis le vœu d’adhérer à l’association. Nous vous rappelons que le CA propose à chaque donateur d’être membre sur simple demande, en étant exempt de cotisation en 2005. Pour devenir membre, il suffit donc de nous faire parvenir un courriel à l’association.

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